samedi 27 novembre 2010

L'Empotée et le temps

Je sais que je vous délaisse ces temps-ci, mais voilà, je suis dans une période de rush incommensurable. Et plus, par moment, je me fais littéralement mettre des bâtons dans les roues. Comme quoi la vengeance est aussi un plat qui se mange chaud, en tous cas, dans mon entourage oui. C'est dommage parce que c'est le genre de chose qu'on regrette rapidement aussi. Enfin. 2011 est au coin de la rue, j'ai hâte de voir s'il saura faire preuve de plus de clémence que c'est deux derniers prédécesseurs. Et puis, de toute façon, moi je suis heureuse parce qu'aujourd'hui, la neige est là pour me faire sourire!

vendredi 19 novembre 2010

L'Empotée dans son habitat naturel

Bon, vous vous souvenez, lorsque je parlais des havres de paix? Pour moi, mon logis, c'est vraiment quelque chose de très important : ça a de l'impact sur tous les aspects de ma vie, surtout sur mon moral. Présentement, je vis une situation vraiment ordinaire. Je loge dans une chambre chez quelqu'un que je connais. Même si, au début, c'était la lune de miel, là, c'est l'enfer. Contrôlé tout de même, parce que j'ai une approche très contrôlé des choses, peut-être trop parfois. C'est, en surface, vivable, mais à l'intérieur, mon alter ego pleure toutes les larmes de son corps immatériel. Je suis rendue complètement non fonctionnelle en plus, ça me gruge les viscères, je n'arrive plus à travailler efficacement parce que je suis dans un état où j'ai besoin de prendre soin de moi, et ce n'est pas en m'ajoutant du stress additionnel que ça aide. En plus, pour alléger les choses, je mets beaucoup d'efforts pour que ma colocataire n'ait rien à me reprocher. Donc, je suis complètement et totalement épuisée...

C'est drôle hein, mais quand justement on fait tous ces efforts pour ne pas écraser les œufs sur lesquels on pile (œufs qui d'ailleurs se sont créés on ne sait plus trop comment, à notre insu, ou alors par notre volonté inconsciente, enfin bref), donc quand on tente de ne pas les écraser, c'est comme si on devient tout à coup le plus empoté des balourds. Mais voilà, moi, je laisse faire, je laisse couler, je lâche prise, constamment. Souvent, tout le temps. Donc, c'est facile de profiter de moi, de me manger la laine sur le dos. Présentement, c'est ma limite. Et là, je ne me laisserais plus faire, je sors mon dard et mes pinces. Là dessus, bonne fin de semaine à tous, en espérant que vous êtes bien logés et heureux chez vous, peu importe où cela se trouve.

mardi 16 novembre 2010

L'Empotée qui perd ses affaires

Évidemment, comme toute bonne empotée qui se respecte, je perds mes affaires. Jusqu'ici, rien d'exceptionnel, je vous l'accorde. On met quelque chose en quelque part en se disant bien qu'on n'oubliera pas, et on tente même parfois de s'aider avec un truc mnémotechnique. Mais bon, la mémoire est une faculté qui oublie.

Là où ça se corse, c'est que je perds même mes livres. Et encore aujourd'hui, je ne comprends vraiment pas comment je fais mon compte. Je ne dis pas, si on les prête d'accord oui. Mais je ne prête vraiment pas souvent mes livres, et ceux que j'ai officiellement perdus, je ne les ai jamais prêtés à quiconque. J'avais une belle édition de L'influence d'un livre, de Philippe Aubert de Gaspé, chez BQ je crois. Un beau jour, pouf! Plus là. Je me suis racheté le livre, j'en avais besoin pour je ne sais quel cours, mais je suis nettement moins satisfaite. Et puis j'égare très très souvent des livres de théorie, achetés nécessairement parce que j'en ai besoin. Et puis bon, on finit toujours par réutiliser les mêmes, peu importe le sujet, question d'efficacité ou de paresse. J'ai déjà acheté Les Enfants d'Athéna. Idées athéniennes sur la citoyenneté et la division des sexes, de Nicole Loraux, et je crois bien que je n'ai même pas ouvert le livre avant de l'avoir perdu. Je suis même pas mal convaincue de m'être déjà procurée une copie de Pouvoir de l'horreur. Essai sur l'abjection de Kristeva, et tout récemment, j'ai dû le racheter parce que je ne trouvais plus ma copie depuis déjà quelques temps.


Mais bon, c'est peut-être possible aussi que j'aie un peu trop de livre dans ma bibliothèque, et que, depuis la dernière fois où j'ai dû déplacer mes avoirs, je n'ai pas fait de reclassement digne de ce nom. Donc, Claude Gauvreau est à côté de vieux agendas du temps du cégep, Prochain Épisode voisine des bandes dessinées, Balzac fait connaissance avec le théâtre de Tchekov et Barthes zyeute malicieusement de la paralittérature. Bref, c'est le bordel.

Oui bon, c'est aussi possible que, peut-être, je perde mes affaires parce que je suis une grosse traîneuse-paresseuse-procratineuse de la pire espèce, je l'avoue.

dimanche 14 novembre 2010

L'Empotée et les phares

Depuis quelques temps, je ne sais pas trop bien ce que j'ai, peut-être que c'est un certain type de phéromone que j'émets en très grande quantité, enfin bon. Je rencontre des hommes, un peu, par-ci, par-là, sans vraiment être dans une recherche assoiffée. Je suis dans une passe où, par ailleurs, j'ai un très grand désintérêt face à toute cette scène-là, de séduction et tout le tralala. Je rappelle très rarement, ou jamais, et c'est à peine si je retourne les messages textes. Je suis pratiquement sur le point de feindre de ne pas avoir de compte Facebook et de donner un mauvais numéro de téléphone. Bref. Mais je batifole un peu, pareil, parfois, grâce ou à cause de l'alcool.

Mais voilà, lorsque je batifole, dernièrement, j'ai cette impression, bien réelle et palpable, que la personne à l'autre bout du baiser est sur le point de me demander en mariage. Je ne comprends pas. N'étions-nous pas dans une époque de chien sale? Ça m'aurait arrangée mettons. Parfois même, je reçois LE regard, celui qui fixe, avec des intentions derrières, un futur de planifier, une maison et des enfants envisagés. Alors, je me transforme en chevreuil, et j'ai l'impression d'être plantée d'effroi devant les phares d'une automobile qui me fonce dessus à toute allure. Bref, c'est épeurant. Et pourtant, j'encourage rien du tout. Je suis dans un laisser faire total et complet, je me laisse entraîner par les envies de l'autre. Je ne réponds pas aux compliments par de belles paroles pleines de gratitude, je ne fais pas dans le "moi aussi", je ne fais que dévier, changer de sujet ou me taire. Et pourtant, et pourtant...

C'est peut-être justement là, dans des situations pareilles, qu'on peut vraiment constater que les hommes ne nous écoutent pas vraiment. Ou bien alors, c'est le début du sentiment amoureux qui est sourd, qui fait de la projection de ses propres envies sur celles de l'autre.

Donc voilà, présentement, je me fais chienne sale. Même si c'est pas super agréable parce que je préfère être gentille dans la vie, j'y prends un malin plaisir aussi. Parce que c'est presque une sorte de vengeance par intérim : je me venge des chiens sales que j'ai connus dans le passé, qui m'en ont fait baver. Et puis, c'est sûr qu'en parallèle, je commence aussi à les comprendre un peu mieux.

vendredi 12 novembre 2010

L'Empotée et le havre

Je sais pas pour vous, mais moi, dans la vie, j'ai un grand besoin de me reposer, de prendre soin de moi, de me ressourcer moralement et psychologiquement. Je vis relativement bien avec ça, justement parce que j'en suis consciente et donc que je m'organise pour être attentive à mes besoins à cet égard. C'est pourquoi, par moment, il y a des périodes dans ma vie où tout m'irrite et d'autres où tout me glisse sur le dos, comme si non seulement j'avais les plumes d'un canard, mais en plus, que ce canard était soit complètement gelé, soit très versé dans l'art de la méditation zen.

J'ai remarqué que, souvent, ça a à voir avec l'espace dans lequel je vis mon quotidien. Si je travaille à temps plein à l'hôpital, je suis déjà plus irritable parce qu'on a pas de lieu personnel, à nous, pour nous reposer. Ou si oui, c'est minuscule, mal propre, pas accueillant ou à partager. C'est bien le partage, mais seulement quand on a le loisir de choisir de le faire, pas quand c'est imposé. Donc bon.

Dans les dernières années, j'ai eu deux havres de paix dignes de ce nom. On s'entend, un havre de paix, ça reste symbolique et idéalisé, parce qu'on n'est jamais à l'abri de l'assaut de l'intimité des autres dans la nôtre, surtout pas en ville.

Il y a cette fois où j'ai eu un grand 3½ pour moi seule. Les murs étaient un peu cartonneux, les voisins plus ou moins recommandables, mais entre 22h30 et 4h du matin, parfois, l'hiver, c'était l'extase de la quiétude. Un bain, un livre, des chandelles... Et quand j'étais tannée d'être trempée, je passais du bain au lit. Toujours dans une sorte de chaleur enveloppante, c'était divin. Encore plus si la neige tombait toute la nuit et que je pouvais l'observer de temps à autre, au chaud sous les couvertes, par la fenêtre de ma chambre.

L'autre havre, il ne m'appartenait pas. Et peut-être que c'était là toute la beauté de la chose. C'était chez un ex, dans son appartement grinçant et mal isolé. Mais l'endroit avait un petit côté très sympa, accueillant. Lorsqu'il partait travailler, ou parfois la fin de semaine quand je ne travaillais pas, je pouvais rester presque toute la journée soit au lit, avec la fenêtre de la chambre ouverte pour la petite brise, soit avec un livre, évachée sur le divan du salon, à tenter d'être une étudiante modèle en lisant Lorenzaccio de Musset. La fenêtre avait son petit côté double-tranchant cela dit, vu qu'il restait à côté d'une école, les bruits de la cours et de la cloche pouvaient finir par être désagréables, mais ça aussi, ça avait son charme. Son appartement avec quelque chose de sa personnalité à lui, une sorte de candeur un peu paternelle, sécurisante. C'était enveloppant là aussi. Mais bon, autant oui, je pouvais m'y sentir à mon aise, autant ce n'était pas chez moi, je n'étais pas dans mes affaires. Je ne suis pas restée avec lui assez longtemps pour me sentir libre de fouiller dans la cuisine ou d'amener mes produits de fille pour mes cheveux et ma peau.

Ces temps-ci, je me sens agressée par tout et n'importe quoi, par moi-même aussi parfois. J'ai des plans, à long terme, pour en retrouver un havre, équivalent (ou mieux). Et donc, c'est un peu comme un mantra dernièrement. À chaque fois que j'en peux plus, je me dis que je pars bientôt. Ça aide, oui, j'ai simplement peur de mettre beaucoup de pression sur les épaules du prochain oasis sur lequel j'ai jeté mon dévolu. J'ai peur que ça fasse comme pour le cinéma : plus les attentes sont élevés, plus on finit par être déçu. (Je préfère rabattre le concept au cinéma, je trouve que les gens ne méritent pas d'avoir encore plus de pression quant à la possibilité de décevoir les autres que ce que le quotidien leur inflige déjà de prime abord.)

jeudi 11 novembre 2010

L'Empotée et la libido

Je crois bien que je dois faire un peu de frotti-frotta en fin de semaine, avant de devenir officiellement une figue. Et puis, en plus, ça aide à calmer les tensions et à recentrer la concentration sur des trucs vraiment importants. Voilà, c'est décidé, ya quelqu'un qui y passe sous peu!

Ceci était mon post sexuelo-gratuit. Voilà, ça aussi, c'est fait.

lundi 8 novembre 2010

L'Empotée et ses amis

Je ne sais pas si je suis la seule, mais bon, avec le temps, on se fait des amis de tous les milieux qu'on a fréquenté. Certains le restent longtemps, d'autres finissent par disparaître dans la brume même si on a encore leur numéro de téléphone dans notre répertoire, et même, il y en a, des plus rares, qui deviennent des amis qui le seront toujours, peu importe les épreuves, les erreurs, les peines et tout le reste. Les meilleurs amis! Plus rares oui, parce que si on avait des dizaines de meilleurs amis, ça n'aurait plus de signification. C'est comme ça, la rareté crée de la valeur.

Le problème, c'est que parfois, ces gens-là ne s'entendent pas entre eux. Et là, ça devient très très compliqué à gérer. Et pourtant, ça serait si simple si tous le monde s'entendait au lieu de se jeter des insultes à la gueule. Surtout que, généralement, on ne peut pas décider d'être la Suisse, il faut trancher. Qui a raison, qui a tort... Moi j'aime bien les zones grises. D'habitude, c'est avec elles qu'on arrive à avoir une vue d'ensemble. Enfin.

Alors, dorénavant, moi, j'ai décidé que je ne gérais plus rien. J'vais sûrement finir par me faire dire que j'suis pas correct, que je devrais voir qu'un tel ou que tel autre avait tellement pas d'allure et bla bla bla. Que je manque de jugement. J'préfère manquer de jugement plutôt que de m'aveugler à croire que tous les torts appartiennent qu'à une seule personne.

jeudi 4 novembre 2010

L'Empotée et la nuit

J'écoutais un épisode de Seinfeld dernièrement, et son intro au début de l'épisode va comme suit : "I never get enough sleep. I stay up late at night, cause I'm Night Guy. Night Guy wants to stay up late. 'What about getting up after five hours sleep?', oh that's Morning Guy's problem. That's not my problem, I'm Night Guy. I stay up as late as I want. So you get up in the morning, you're exhausted, groggy, oooh I hate that Night Guy! See, Night Guy always screws Morning Guy. There's nothing Morning Guy can do. The only Morning Guy can do is try and oversleep often enough so that Day Guy looses his job and Night Guy has no money to go out anymore."

Bon, heureusement, moi, j'ai pas de job de jour tellement. Mais tout de même, à chaque matin, si j'ai quelque chose d'organisé et que je dois me lever un peu plus tôt, c'est-à-dire autour de 9h~9h30, c'est immanquable, je vais tenter de trouver une façon de me désister pour pouvoir dormir plus longtemps. Je me couche rarement plus tôt que 1h30 du matin, un peu à cause que je travaille jusqu'à minuit au moins 2 soirs par semaine, mais aussi parce que les petites heures du matin, je les aime bien moi. C'est une période de la nuit où le temps m'appartient. Enfin bref, mais à tous les soirs, c'est immanquable aussi, je finis toujours pas trop étirer. Le lendemain matin, c'est beau si j'arrive à me lever avant 11h15~11h30. Parfois, ça va jusqu'à midi. Et je sais pas vous, mais moi, dans ce temps-là, j'ai vraiment l'impression de perdre pratiquement toute  ma journée. Nécessairement, il ne me reste que l'après-midi pour organiser ma journée, et encore, ça implique une période tampon d'au moins une heure pour déjeuner, me préparer, prendre une douche, tout ça. Ma Night Girl est bien trop puissante... Et pourtant, j'adore la période du matin très tôt aussi. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, c'est pas pour rien. Je suis sûre que j'avancerais mieux dans mes lectures pour mon mémoire si je me levais plus tôt. Et si j'arrivais à me lever très très tôt, alors j'en profiterais pour peut-être me remettre au jogging ou quelque chose comme ça.

Ahhh, comme ma Day Girl a de l'ambition. Mais dieu que ma Morning Girl s'en calisse!

mercredi 3 novembre 2010

L'Empotée et la meute

Aujourd'hui, en revenant de travailler, dans le métro, j'ai été attaquée par une meute. Oui oui. Je les ai vus me "spotter" de loin, tranquillement, presque subtilement se rapprocher de moi. Moi je tentais d'ignorer la situation, comme nos parents nous l'apprennent lorsqu'on se fait niaiser à l'école, en tentant d'être absorbée dans mon livre de sociologie/psychanalyse. Lorsqu'ils étaient assez près, un des membres de la meute s'est détachée des autres pour se rapprocher encore plus. Il a commencé à dire 2 ou 3 mots à l'autre personne qui était près de moi, pour finalement ouvrir la conversation sur le sujet du livre que je lisais. Moi, je suis gentille dans la vie. Alors je réponds. Et bla bla, et bla bla. Étrangement, lorsque la tram de métro est arrivée, je me suis assise toute seule de mon côté, la meute s'est assise de l'autre, lui il a hésité. Finalement, il s'est assis de mon côté, mais en biais, en face. Sans m'adresser la parole. J'n'avais que 2 stations à faire avant de débarquer donc j'ai attentivement ranger mes affaires dans mon sac et remis mon manteau (histoire d'avoir l'air occupé pour ne pas l'encourager) pour ensuite sortir en lui souhaitant tout de même bonne soirée.

Bon, déjà, que je te vois venir dès le début avec des renforts au cas où, j'sais pas, ça fait tellement animal, ça fait tellement "on se cherche une proie". Oui, je suis un peu flattée tout de même, j'étais moche et j'avais mon linge de travail sur le dos, des runnings et probablement de grosses cernes affreuses. Peut-être aussi que la compétition n'était pas féroce, il était tout de même minuit et demie un mardi soir. Je ne comprends pas tout à fait, ça. Moi, dans le métro, j'aime bien parfois croiser des types qui font plaisir à regarder, mais justement, c'est bien aussi, la fugacité du moment, je ne prends pas acte pour autant. À la limite, les regards qui se croisent, s'est plaisant aussi. Ou un compliment impromptu. Mais engagé la conversation en vue de... je sais pas. C'est surfait il me semble, pour le contexte. Ou alors, si oui, tu te lances, aies au moins les couilles de te lancer jusqu'au bout et continue la conversation dans la tram. C'est quoi c't'histoire de s'asseoir semi-éloigné? Tentes-tu de feindre le détachement? Ça fait même pas 2 minutes qu'on se parle et c'était pas super édifiant par ailleurs. Moi ça me fait bien rire, les gens comme ça qui croient qu'on peut condenser le tango affectif en quelques minutes ou en une soirée. À la limite, la soirée, dans une certaine mesure, c'est un format réduit parfois d'une progression affective normale, mais même encore, j'ai toujours trouvé ça vraiment ridicule. Moi, dans ce temps-là, je décroche, j'arrive pas à suivre, j'ai pas les réactions attendues, et je les veux pas non plus.

Mais sinon, une question me reste en tête : comment une meute choisit l'élu de son clan qui aura droit de se mettre la proie sous la dent?