vendredi 17 décembre 2010

L'Empotée et la musique

Hier soir, je travaillais gaiement (gaiement est un adverbe que j'affectionne particulièrement, d'où l'utilisation arbitraire et abusive que j'en fais, comme c'est le cas ici entre autres) au son des chansons de je ne sais plus qui. Éventuellement, entre deux moments de non-écoute suite à une discussion ou une pause ou quelque chose comme ça, j'avais un petit thème musical en tête. Je me souvenais qu'il se trouvait sur le premier album d'Ariane Moffatt, mais j'arrivais pas à identifier lequel.

Or voilà, cet album, il est dangereux. Je ne suis probablement pas la première à parler de ce genre de situation, mais la musique, lorsqu'associée à une personne ou un événement en particulier, peut autant nous donnez des bouffés de chaleur et autres papillons dans le ventre que nous assenez un coup de poignard exactement à la même place. Pour ma part, j'ai jamais vraiment eu de problème du 2e type : la musique, si associée à quelque chose, était toujours accompagnée d'un aspect globalement positif.

Je sais que je me répète, mais depuis cet été, moment où j'ai foutu une bombe sur un pan assez important de mon passé affectif, j'ai plus le même rapport à certaines choses. Histoire de me permettre d'oublier, genre. Il y a toujours l'alcool vous me direz, mais bon, c'est un moyen tout de même coûteux à long terme. Et donc, présentement, j'essaie d'éviter tous type de mémento qui pourrait faire resurgir des souvenirs liés à cela. Aquanaute, c'est un des albums que je dois condamner. C'est l'album des débuts, de la rencontre, des premiers rendez-vous, des premiers signes d'intérêts. Je l'écoutais en boucle en travaillant sur mon projet de fin de DEC. C'était la belle époque tout de même.

J'ai risqué l'écoute. Prenant mon courage à deux mains, j'ai appuyé sur le bouton de la roulette de mon Ipod pour peut-être mettre en jeu mon équilibre mental en plein hôpital, lors d'un soir noir et neigeux. N'ayez pas peur, si je raconte l'histoire aujourd'hui, c'est que j'ai survécu. Pas de "shuffle", juste l'album, de la première à la dernière track, dans l'ordre, pas de bousculade. Au début, ça va assez bien. Hasard et Point de mire sont agréables, les paroles ne me parlent que très modérément, peuvent même se rattacher plutôt à des événements plus actuels (la petite passe en anglais - I’m high when you’re on my side/High and totally satisfied/And I’m not scared for my pride/No I wouldn’t wanna be the bride/I just wanna a ride - dans Point de mire me rappelle beaucoup ma petite histoirette avec Blues-Boy). Ça se complique pendant Le Drapeau blanc, ya des trucs qui résonnent, qui se collent trop bien à la situation actuelle, et ça m'écœure. J'ai la boule dans la gorge et les larmes qui pointent le bout du nez. Je n'ai pas de répits avec la suivante à cause de la mélodie un peu trop douce à mon goût, Poussière d'ange, qui m'énervait profondément dans le passé, à cause de sa sur-utilisation par Meggie de Star Académie. Et puis, ah! voilà!, le thème musical, c'était dans Seul dans sa catégorie. Mais c'est pas mieux, la satisfaction est de courte durée. C'était LA chanson que j'associais le plus à L'Homme-de-ma-vie. J'ai toutes les misères du monde à ne pas tomber dans une nostalgie contemplative. Mes efforts se sont évidemment soldés par un échec retentissant. Je me souviens même de mon excitation intérieure, dans le sous-sol de la maison de ma mère, pendant que je me battais avec mon projet et que j'écoutais justement cette chanson-là. Il m'a toujours laissé cette impression, d'être seul dans sa catégorie, dès le début. Je savais déjà, en quelque part, que je ne me tirerais pas facilement de cette histoire. Mais bon oh, pour le côté un peu mélo-suicidaire, c'est pas ça. Ya pas de lien à faire avec les paroles et ce gars. J'ai eu ensuite un peu de repos bien mérité pendant les quelques tounes un peu plus plates, jusqu'à Si que je me souvenais avoir conseillé à ma meilleure amie du temps, vu qu'elle traversait une passe assez intense avec un type de notre programme. Et puis bon, oui, si j'avais su... Fracture du crâne est, quant à elle, pas si poignante, mais c'était un texte sur lequel une prof nous avait donné le choix de travailler à-peu-près dans ces années-là. Pour Bien dans rien, ça vaut la peine de dire que j'avais de la difficulté à ravaler mes émotions? Heureusement, il n'y avait personne en vu. C'est une des chansons que je me m'étais en boucle pour me torturer, quand ça avançait dans nos débuts, mais qu'il y avait déjà quelques embûches par-ci, par-là. La Barricade, je l'aime toujours un peu plus celle-là. Avec le temps, elle prend de plus en plus de significations, au fil des expériences de couple désagréables. Dans un océan, pas de soucis, ça m'a juste donné envie d'être dans un bon bain chaud, avec chandelle, musique et bon livre en accompagnement. Blanche m'écœure un peu, c'est trop.  Shangaï, c'est un peu mon Éden, mon paradis ou ce que j'aurais voulu que ça devienne, ce que ça aurait pu devenir. J'ai toujours eu ce drôle de sentiment que, si on construisait quelque chose ensemble un jour, ça allait être vraiment à part, on aurait notre petite réalité à nous, et celle des autres serait en parallèle.

Après l'écoute, malgré les obstacles, je n'ai pas purger l'album vraiment, mais j'ai enlevé une couche, celle qui me tenait loin d'un tas de chansons que j'aime bien. En plus, ça a un goût de cégep tout ça, tout comme le Nestea au thé vert et les bagels Pom ou Gadoua trop moelleux avec du fromage à la crème. Et moi, j'aime bien ce qui me fait penser à cette époque-là, c'était spécial, c'est ce qui a placé une grande part des fondements de ce que je suis devenue aujourd'hui. Bref, voilà, j'ai surtout vaincu ma peur. À présent, l'album passe en boucle dans mon Ipod, et même si je dois réprimer parfois quelques débuts de larmes, so be it.

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Je viens de terminer ses lignes, et la vie me fait un pied de nez. J'avais enlevé toute possibilité pour moi de contacter L'Homme-de-ma-vie, et tout possibilité pour lui de le faire aussi (dans la mesure du possible). Or voilà, j'avais oublié MSN, parce qu'il n'y allait plus jamais. Ce soir, il y était, pendant 10 minutes, en ligne. Pourtant, j'avais mis mes bobettes chanceuses ce matin...

Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas cédé. Je ne me sens juste pas encore capable de supprimer son nom de ma liste par contre. Je vois ça un peu comme un coup du sort, comme le destin qui me fait un signe, un caliss de signe de caliss de pensée de fille à marde qui voit des caliss de signes partout parce que c'est la dernière caliss de chose sur laquelle elle peut se rattacher. Surtout que je viens de peut-être rencontrer quelqu'un avec du potentiel. C'est bien lui ça, même sans le vouloir, toujours il retontit quand je suis sur le point d'aller de l'avant. Je vais tenter de rassembler mon courage et mes forces dans les prochains jours pour procéder à cela, parce que ça va devenir une vrai gangrène sinon.

Mais quand arrivera donc 2011? Pas que j'ai des espoirs démesurés, mais ça peut pas être pire que les dernières!

1 commentaire:

  1. Couper les ponts c'est jamais facile, le coeur à souvent plus de pouvoir que la raison. ( Je me demande pourquoi d'ailleur, on dirait un petit côté sado de l'humain )

    Je penses que tu devrais te mettre à la musique de noêl,c'est difficile d'avoir de mauvais souvenir avec sa :)

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