mardi 21 décembre 2010

L'Empotée contre le crime

Samedi, très tôt le matin,je prenais l'autobus pour me rendre au travail. D'habitude, je fais le chemin en métro, je mets mon cerveau à off. J'avais envie de changement ce matin-là. La réalité m'a donner une sacré claque dans la face pour avoir osé. J'attendais tranquillement, il était 6h10 ou 6h15. Une voiture s'est arrêtée au coin de la rue. Arrêtée est un bien grand mot, elle s'est semi-immobilisée mettons.Un type est sorti de la porte arrière et s'est mis à courir tranquillement vers l'autre côté de la rue pendant qu'un autre descendait par l'autre porte arrière et faisait de même. Et là, j'ai tout compris. Il y avait une madame qui marchait de l'autre côté de la rue, dos aux 2 gars, se doutant de rien. Le premier type a accéléré et s'est vouté un peu dans sa course. Au moment où il passait près de la madame en question, il a pris sa sacoche. La voiture s'est avancée au milieu de la rue pendant ce temps et les deux voleurs y sont entrées chacun de leur côté. La madame, sur le choc au début, s'est mise à crier je ne sais quoi, quelque chose comme « Attendez! », puis elle a tenté de les rattraper. Elle a presque réussi, elle ne courrait pas assez vite, à moitié dans le renoncement face à ce qui lui arrivait, à moitié à cause de la neige et de ses grosses bottes.Elle avait la main sur la pogné de la porte, fermée, quand la voiture, un peu agace je dirais, à commencer à démarrer trop tranquillement. La madame est retourné sur son bord de trottoir, et a continué son chemin vers la rue Sherbrooke.

Ce coin-là de la Place des Arts, il est pas sécuritaire. On s'en doute pas de prime abord parce qu'on se dit « C'est la Place des Arts! », oui mais... Voilà, les résident de la rue Jeanne-Mance, eux, ils sont tellement dérangés par les festivals que sûrement, la ville s'arrange pour pas qu'il y ait trop d'éclairage dans la rue le soir, question de pas les déranger avec ça, vu qu'ils payent leur beau duplex pas mal cher déjà et tout et tout.

Moi, pendant ce temps-là, j'ai assisté au spectacle, toute contemplative. J'avais ce rush d'adrénaline dans le ventre, vous savez comme quand on était tout petits et qu'on jouait, dans le gymnase de l'école, à la Boule de Cristal, avec les policiers derrière une ligne, et les voleurs qui s'avançaient pour aller piquer le ballon en équilibre sur un cône. C'était le même rush d'adrénaline, qu'on soit policier et qu'un voleur passe trop près du ballon ou qu'on soit voleur et qu'on passe près de le voler. J'm'en suis voulue, de n'avoir rien fait. C'est sûr qu'en y repensant, j'aurais pas pu courir après les deux gars. Ils étaient deux, plus le gars dans la voiture, et il était impossible de savoir s'ils n'étaient pas armés. Si je m'en étais mêlée, peut-être bien qu'ils auraient pris ma sacoche à moi aussi. Même si je pense qu'avec le rush d'adrénaline, j'aurais peut-être été capable de les tuer à mains nues, les deux, mais bon, faut être réaliste aussi. J'aurais pu héler la madame par contre. Elle aurait pas nécessairement compris à temps, mais j'aurais pu.

Je dirais que j'ai été chanceuse quand même. La voiture, je l'ai vu arrivé, et je l'ai regardeée en me demandant ce que le conducteur faisait. Je les aurais vu arriver, c'est pourquoi ils n'ont pas tenté de prendre ma sacoche à moi. Mais avoir été plus dans ma bulle, qui sait... Quoique je suis toujours pas mal alerte en général, surtout à cette heure-là. Mais mettons que ça m'a fortement perturbée. Je croyais, naïvement, que ce genre de vol ne se faisait plus que dans les films d'époque, dans les rues de New York, avec des dude en fluo et aux espadrilles grosses comme des camions remorques.

Je ne prendrais plus ce chemin de bon matin, ni tard le soir. Et ma sacoche, non seulement je vais pas mettre mon cellulaire dedans à l'avenir, mais elle s'en va dans mon sac-à-dos. Et même, mon prochain manteau d'hiver, ça va être un manteau de gars, avec un gros hoodie. Et mes bottes, des bottes pas belles, de randonnée. Mon sac-à-dos, faudrait peut-être aussi que je le prenne d'une autre couleur que rose ou bleu bébé...

Comme quoi Montréal, c'est sécuritaire oui, mais seulement jusqu'à un certain point.

2 commentaires:

  1. J'aurais pas aimé être témoin de ça...

    Mais sinon, je t'avoue que je n'ai jamais été de type peureuse. Alors, Montréal, moi, je la trouve plutôt sécuritaire.

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  2. Je suis pas du type peureuse moi-même, mais assister à cela fait que je suis pas mal plus sur mes gardes qu'avant.

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